Etape 6, Copacabana
Profil de l'étape
Départ : La Paz
Arrivée : Copacabana
Calendrier : du 12 au 13 décembre 2007
Caractéristiques : les Andes font trempette dans un bain couleur saphir
Ne pas oublier : la crème solaire écran total
De nouveau sur les routes boliviennes, nous poursuivons notre progression vers le nord et la frontière péruvienne. Clara et Gérôme ne voyagent plus avec nous, ils ont entamé leur retour progressif vers l'Europe pour les fêtes de Noël. L'aventure continue donc à trois.
Une fois traversé l'altiplano dénudé, un tout nouveau visage de la Bolivie se présente. Loin des étouffantes mines de Potosi et des quartiers asphyxiants de La Paz, notre quête d'inspiration nous mène dans la région du lac Titicaca, aux reliefs placides et reposants, baignés de lumière et tempérés par la nonchalance des gens qui y vivent.
Pour rejoindre notre lieu de villégiature, nous devons traverser un bras du lac. Tous les voyageurs descendent au coude à coude et laissent le bus sur un radeau entre de bonnes mains. Une fois débarqué sur l'autre rive, le véhicule est à deux doigts de partir tandis que nous descendons à notre tour sur la terre ferme, avec un peu de retard. Il aurait été fâcheux d'avoir à faire du pouce pour le rattraper...
Il n'y a pas à dire, ici, on est bien.
En cette saison, l'eau reste peut-être froide pour la baignade mais le climat est juste correct pour se permettre de porter un t-shirt. Le doux clapotis des vagues invite à la farniente tandis que le Soleil nous caresse la peau, juste comme il faut. Selon la légende, c'est par ici qu'il est né, derrière le large, de l'autre côté. L'éclairage est si particulier qu'on est prêt à le croire.
Titicaca s'impose en toute majesté. Le plus haut lac navigable du globe en est aussi l'un des plus grands : plus de 230 km de long, 97 km de large, à une altitude de 3820 m. Finalement, c'est un peu la Méditerranée perchée en haute montagne.
Sur ce site enchanteur est née la petite ville de Copacabana. Ce petit coin de dépaysement accueille de nombreux touristes mais reste une oasis d'une grande quiétude, même si les apparences dissimulent en fait un chaos politique et social (la ville est notamment l'une des plus grosses plaques tournantes de la drogue du continent).
Cela devrait rappeler des souvenirs à quelques uns ^^
Nous passons deux jours sur les lieux. Cyp loue une moto pour découvrir les alentours, Raph et moi gravissons l'une des collines qui veille sur la ville. Mine de rien, l'ascension n'est pas la promenade de santé escomptée. Reste que s'il nous vient à l'idée de nous plaindre, les paysages finissent toujours par parler à notre place.
Au sommet, à la dernière étape du chemin de croix, des mémés boliviennes, le chapeau au vent, accueillent les âmes de passage désireuses de se rafraîchir le gosier ou (mieux !) d'acheter une petite voiture en plastique (tu sais maman, comme celle que tu m'avais payée pour mon garage quand j'étais petit). Encore une fois, si les moeurs boliviennes surprennent, l'explication est intimement liée aux croyances traditionnelles : donc non, ce n'est pas pour faire joujou, mais acheter la voiture en plastique au pied du calvaire revient à demander au Tout Puissant assez de bolivianos pour pouvoir s'en offrir une vraie de vraie.
La cathédrale d'ailleurs, mérite un petit coup d'oeil. On se demande bien où Dieu cache ses tunes.
Cependant, ce qui restera peut-être comme le souvenir marquant de Copacabana, ce sont ses truites délicieuses et évidemment très bon marché pour nous. Le long de la plage, de nombreux petits restaurants à ciel ouvert les cuisinent de mille et une façons (au citron, à l'oignon...) au son des guitares et des flûtes de pan.
Je n'ai pas évalué le nombre de truites lamentablement... détruites dans mon estomac, mais à raison d'un poisson (allez j'avoue, parfois deux) à chaque repas, sans compter la collation du milieu d'après-midi, les chiens copacabaniens aficionados de restes ont dû être aux anges.