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Les 100 jours
28 mars 2008

Etape 5, La Paz

carte5Profil de l'étape

Départ : Potosi
Arrivée : La Paz
Durée : 5 jours
Calendrier : du 7 au 11 décembre 2007
Caractéristiques : des briques et des pauvres


12h de bus de nuit au départ de Potosi sur des routes (ô surprise) parfaitement goudronnées, et hop : nous arrivons à La Paz... en dormant.

Le choc est d'autant plus fort lorsque nous mettons le nez dehors. Il est 6h du matin tandis que la ville se révèle derrière un mur, éclairée par les premiers rayons du Soleil. Nous nous serrons à six dans un taxi pour quatre (avec nos bagages !), puis direction une auberge du centre.

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Quelques uns repartent se coucher, d'autres vont sur le net, et j'en profite pour faire une balade matinale. Le site de la capitale bolivienne est pour le moins dépaysant. La Paz est née dans la vallée de Chuquiago Marka à 3600 mètres d'altitude en moyenne, entourée par des sommets qui dépassent les 6000 mètres. Le site est confiné à l'extrême, la densité de l'espace et la précarité du bâti impressionnent. Dans des rues constamment en pente, les maisons sont le plus souvent en briques, et les toits en tôle.

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Tandis que j'y fais mes premiers pas, La Paz s'éveille progressivement. Le capharnaüm commence... La ville paraît charmante au premier abord car dépaysante, et la modernité rationaliste à laquelle nous sommes habitués semble bien loin. Mais rapidement, on se rend compte qu'il serait impossible de vivre ici et de s'intégrer sans changer radicalement de mode de vie.

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Je parcours quelques rues et les stands s'installent petit à petit, la symphonie (cacophonie ?) urbaine prend forme. Allegro presto ma non troppo sous couvert de grande débrouillardise. Le marché assaille les trottoirs, la foule grouille, et les gros Vans forcent le passage. Ces derniers sont les transports en commun de la ville. Le nom de la destination est scandé par un Homme à la fenêtre, qui se fera un plaisir de transporter le quidam qui lui fait signe, bien qu'il n'y ait physiquement pas de place dans le véhicule.

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Les rues animées traversées de part en part par des fils électriques agencés n'importe comment mélangent l'artisanat aux boîtes de conserve. On y trouve de quoi devenir un parfait petit Bolivien : des vêtements traditionnels (écharpes en alpaga et chapeaux), des fœtus de lamas séchés à enterrer sous sa maison pour rendre hommage à la Pachamama (la terre-mère)... Au programme aussi, jus de fruits et pièces de viandes ou de volailles. Les poules gueulent encore plus fort que les Hommes et, il faut le dire, parfois ça chlingue. En cage, les animaux n'attendent qu'à être égorgés par la dame au chapeau avant de terminer sur l'étalage dans un concert de mouches. De jeunes cireurs de chaussures proposent leurs services aux passants, d'autres quémandent. Le sous-développement saute aux yeux, aux nez et aux oreilles.

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Aucune autre grande ville d'Amérique du Sud semble être autant exclue de la mondialisation culturelle. Les magasins de luxe évidemment n'existent pas, les supermarchés n'y pensons pas, et les librairies non plus. Les restaurants sont loin de courir les rues (et lorsqu'on en trouve, l'estomac en prend souvent un sérieux coup). Seul un Burger King est implanté dans le centre-ville (on y boit Coca Cola et non Pepsi), depuis que le Mc Donald's a fermé vu sa faible fréquentation. Pour le reste, les fast-food boliviens continuent de résister encore et toujours à l'envahisseur, à grands renforts de poulets-frites.

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Le Palais du président Evo Morales (ex trompettiste dans un orchestre traditionnel)

Durant les quelques jours que nous passons à La Paz à monter et descendre les rues, nous avons ainsi tout loisir de découvrir d'autres facettes de la ville. Cela ne se fait pas sans efforts, car si les photos ne rendent pas compte du dénivelé, croyez-moi, c'est physiquement éprouvant. Mais le spectacle est là.

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Face à tous cela, le quartier riche, il faut le dire, tombe comme un cheveux dans la soupe.

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En contrebas de la vallée, à l'écart, c'est un petit monde clos sur lui-même, copie conforme d'une ville des États-Unis. Tout est nickel, et les caméras de surveillance y veillent. Heureusement, la monotonie de notre visite est brisée par ma rencontre mémorable avec Z (de TéléZ bien sûr).

Z

Et puis, sur l'altiplano andin, au-dessus de La Paz, rien à voir. Une immense banlieue alimentée par l'exode rural est devenue une ville pauvre de 1 million d'habitants : El Alto.

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Une seule route principale la traverse. Pour le reste, ce ne ne sont que des chemins poussiéreux voire succinctement goudronnés. Partout, sur des kilomètres interminables, on trouve des maisons basses d'adobe et de tôle, 4 murs et une porte de fer, mais souvent ni eau ni électricité. Beaucoup de Boliviens ramassent l'eau de pluie, et n'ont droit ni aux égouts, ni à l'électricité publique.
C'est la grande débrouille. Les habitants construisent eux-mêmes leur ville, pavent leurs rues, transportent du sable dans leurs brouettes et construisent jour après jour leurs ronds-points. Un peu partout, des terrains vagues font office de décharges où chèvres et poules viennent se nourrir. Sur quelques pylônes, des mannequins en chiffon pendus symboliquement sont censés éloigner les voleurs.
El Alto, ville cache-misère.

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Enfin, souffrez (ou faites semblant) d'apprendre que la fièvre typhoïde -sans fièvre- s'est imposée comme ma compagne de voyage pour le reste du séjour. Elle m'a obligé à veiller sur elle quelques après-midi à l'hôtel, en attendant le médecin ou les résultats d'analyse médicale. En Bolivie, de toute façon, chacun connaît la joie d'attraper une plus ou moins grave maladie... Les perturbations intestinales font partie des curiosités touristiques, et elles réservent parfois leurs surprises ^^

Pour finir, parce qu'on aime les panoramas n'est-ce pas, en revoici un pour la route :P

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Commentaires
N
Amy Hise > Merci pour tes compliments. Malgré tout, je ne pense pas que la rédaction d'un roman autobiographique puisse consistuer, me concernant, un code moral tel qu'il est défini par l'éthique objectiviste d'Ayn Rand ^^<br /> <br /> Loulou > A la tienne !
L
Moi je suis d'accord, c'est juste que ce sera le premier écrivain à sombrer dans la caipirinha. Ses prédécesseurs lui ont préféré l'absinthe, le café, la drogue...
A
Site étonnant, passionnant par son apport culturel et le récit de ses aventures.<br /> Suggestion de ma part: avec le talent littéraire évident que vous possédez, pourquoi ne pas penser à en faire un roman autobiographique des aventures que vous avez vécues?
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